ILYA REPIN
Ilia Iefimovitch Repine (en russe : Илья́ Ефи́мович Ре́пин, en ukrainien : Ілля Юхимович Рєпін, Illia Ioukhymovytch Riepine), né à Tchougouïev, près de Kharkov, aujourd'hui en Ukraine, le 24 juillet/ 5 août 1844. et décédé le 29 septembre 1930 à Kuokkala (Finlande), est l'un des principaux peintres et sculpteurs russes du mouvement artistique Ambulants.
Ses œuvres réalistes expriment souvent une critique cinglante de l'ordre social.
Star NICOLAS II
Sa vie et son œuvre
Son père était officier. En 1866, il part pour Saint-Pétersbourg où il étudie à l'Académie impériale des beaux-arts.
Répine séjourne en Italie et à Paris, grâce à une bourse attribuée par l'Académie, de 1873 à 1876.
Il pеint des paysans,
A Peasant with an Evil Eye, 1877 Ilya Repin
Ilya Repin - portrait of a peasant
A Shy Peasant - Ilya Repin
des poissonnières
et des scènes de la vie marchande.
La princesse Tenicheva (1896)
Répine rejoint l'association des peintres ambulants (Société des Expositions Artistiques Ambulantes) en 1878. À partir de 1882 il vit à Saint-Pétersbourg mais fait de nombreux voyages à l'étranger.
Portrait de l'écrivain Leonid Andreïev (1904)
Inspiré par les portraits de Rembrandt représentant des vieillards, il immortalise nombre de ses compatriotes les plus célèbres,
tels que Léon Tolstoï, Mendeleïev, Pobedonostsev, et Moussorgski.
Lev Tolstoi
En 1903, il est chargé par le gouvernement russe de réaliser son œuvre la plus grandiose, une toile de 400 x 877 cm représentant la Session protocolaire du Conseil d'État pour marquer son centenaire le 7 mai 1901.
Leo Tolstoy and Ilya Repin
Moussorgski (1881)
Portrait peint quelques jours avant la mort du musicien.
Après la Révolution de 1917, son lieu de résidence, les Pénates, à Kuokkala, situé au nord de Saint-Pétersbourg, est incorporé à la Finlande.
Il est invité par Lénine à revenir en Russie, mais il est trop vieux pour entreprendre le voyage.
Il ne revient en Russie que sur les supplications du ministre de l'éducation de l'Union Soviétique en 1926.
Il meurt à Kuokkala, en Finlande (aujourd'hui russe :
Repino, oblast de Leningrad) en 1930.
Fille du Peintre
Les peintures les plus célèbres de Repine
sont Ivan le Terrible tue son fils (1885),
Les Bateliers de la Volga (1870-73),
et Les cosaques Zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie (1880-91).
Pour des générations d'écoliers,
Les Bateliers de la Volga a longtemps
représenté le symbole de l'oppression tsariste.
Portrait de Borodine, compositieur
Ilya Répine a eu entre autres pour élèves
Isaak Brodsky,
Nikolaï Fechine,
Elena Luksch-Makowsky,
Valentin Serov,
Konstantin Somov,
Vassili Porfirevitch Timorev,
Marianne von Werefkin,
Alexei von Jawlensky.
Portrait de Léon TOLSTOI en paysan
Leo Tolstoy in the forest - Ilya Repin
WIKIPEDIA
Portrait of Nadezhda Borisovna Nordman-Severova, 1909 Ilya Repin
Ilya Répine, L'Ukrainienne, 1875,
huile sur toile,
Moscou, Musée Pouchkine.
Ilja Repin, Auf der Suche nach Russland (Ilia Répine, à la recherche de la Russie),
Berlin, Alte Nationalgalerie, 15 août – 2 novembre 2003.
En parcourant les salles de cette exposition, on comprend vite quel fut le parcours du peintre russe Ilia Répine (1844-1930) : c’est a peu près le même que beaucoup d’artistes européens (et non Français) de ses contemporains.
Portrait of Maria Andreeva - Ilya Repin
Après une éducation artistique académique dans son pays natal (dans le cas de Répine, à l’Académie de Saint-Pétersbourg) et après avoir exécuté quelques tableaux, le peintre part pour Paris (en l’occurrence en 1874, grâce à l’obtention d’une bourse de l’Académie).
Là, il rencontre l’avant-garde impressionniste et naturaliste qui lui ouvre les yeux devant les nouvelles possibilités artistiques.
De retour dans son pays, il réutilise les « récettes » apprises en France qu’il sait accomoder à son style propre et à des thèmes particuliers issus de l’histoire et du folklore local.
Cependant, malgré ce schéma prévisible, c’est justement la façon dont ces peintres, et, en ce qui nous concerne, Ilia Répine, marient les innovations parisiennes avec leur savoir-faire et avec des thèmes qui paraîssent exotiques à des Français.
De retour en Russie, Ilia Répine s’attache donc à créer des œuvres dont la technique doit beaucoup à cette jeune peinture française et à Edouard Manet en particulier, mais aussi aux maîtres anciens qu’il a vus à Rome et à Londres (dont Titien et Rembrandt).
On y voit une liberté assurée de la touche, une pâte assez épaisse ou, au contraire, la toile laissée vierge et des couleurs très contrastées. L’influence française se voit aussi dans les genres qu’il aborde tout au long de sa carrière.
Ce sont des portraits, dont pour une bonne partie de l’intelligentsia de son pays : des écrivains (Tourguéniev, Tolstoï), des musiciens (Rubinstein, Moussorgski), des collectionneurs (son ami et mécène Tretiakov), des scientifiques (Pavlov), des bourgeois et des bourgeoises…
des scènes de genre contemporaines, qu’il préfère choisir dans la campagne de la Russie, qui apparaît si intemporelle, plutôt que dans les grandes métropoles ;
ainsi que des paysages.
En parallèle, Répine peint aussi quelques scènes de l’histoire russe dont La Tsarine Sophia Alexeievna au couvent de Novodevitchy (1879) est ici exposée. On regrettera à ce propos de ne pas voir plus de ces grandes toiles historiques dont sont montrées quelques études préparatoires : Ivan le terrible et son fils le 16 novembre 1581 (1885) ou Les Cosaques écrivant une lettre au sultan turc (1891).
Même si elles sont rares dans sa carrière et s'il est dangeureux pour elles de les faire voyager, leur présentation aurait permis l’appréhension d’une facette de l’art du peintre que l'on a sinon du mal à cerner.
Alexeï Bogoliubov 1882 par Ilya Repine
Grâce aux textes disposés dans les salles de l’exposition, on comprend tout de même que ces toiles ne sont pas véritablement de grandes machines classiques. Il s’agit plutôt de représentations anecdotiques largement inspirées de la peinture allemande de la même époque.
Des représentations anecdotiques qu’il faut tout de même savoir lire pour comprendre le drame qui se trame en arrière.
Ilia Repine "Moulin sur la rivière Veules"
Cependant, loin de vouloir dépeindre un passé idéalisé de son pays, Répine donne plutôt des critiques camouflées de la politique tsariste de la fin du XIXe siècle.
En effet, dans les années 1880, il se range au côté des réformateurs sociaux pour une démocratisation de la politique russe. Cet engagement se voit d’ailleurs ébranlé en 1905, à la suite du dimanche sanglant, mais connaît un regain d’espoir à la chute du Tsar en 1917, avant la prise du pouvoir des Bolchéviques.
Portrait of E D Botkina by Illya Repin, 1881 Russie
Cet espoir amène Répine à peindre le portrait du président du gouvernement provisoire Alexandre Kerenski en septembre de cette même année.
A ce propos, les commissaires de l’exposition se sont attachés à présenter un assez grand nombre d’œuvres datant de la fin de la vie de l’artiste.
Une époque qui paraît moins intéressante due au fait que le peintre soit devenu un « officiel » : entre 1894 et 1907, il est directeur de l’Ecole supérieure près l’Académie des beaux-arts et où il exécute un grand nombre de portraits.
Portrait of L P Shteyngel by Ilya Repin, 1895 Russia
Toutefois, ce serait oublier qu’il est toujours un contestataire qui, en accord avec sa volonté de renouvellement de la société russe, représente des thèmes plus politiques comme La Séance du Conseil d’état du 7 mai 1901, le jour du centenaire de sa création (1903), La Dispersion de la manifestation, dimanche sanglant (1905), L’Enterrement rouge (1905-06) ou
Ilya Repine 1876 par Ivan Kramskoï
La Manifestation du 17 octobre 1905 (1906) et où, au niveau artistique, il se cherche de nouveaux moyens d’expression : une touche plus libre en peinture et l’emploi du fusain et de la sanguine pour le dessin.
Ilia Repine "Moulin sur la rivière Veules"
A propos du dessin, il faut noter que l’exposition est agrémentée de nombreux et très beaux dessins et études préparatoires qui permettent non seulement de connaître des œuvres qui ne sont pas exposées ou encore de comprendre le processus créatif de Répine, mais aussi de rentrer plus directement dans son intimité. Ainsi voit-on Maxime Gorki lisant son drame Les Enfants du soleil (1905) dans la maison même du peintre à Kuokkala ou une de ces voisines (vraisemblablement Maria Albertova Fiodorova) Au Clavier (1905).
Enfin, ajoutons que le musée de Berlin a eu l’idée d’inclure une présentation d’œuvres françaises (Monet, Manet, Renoir…) et allemandes (Menzel, Knaus, Liebermann...) issues de ses propres collections et que Répine a vraisemblablement vues lors de ses déplacements à Paris et à Berlin.
Toutefois, malgré un aspect didactique certain, cette idée paraît faire plutôt remplissage dans une exposition comptant tout de même une centaine d’œuvres mais qui n’arrive pas à remplir à elle seule le premier étage du musée.
site internet : www.smb.spk-berlin.de
Fin de siècle, Atelier de Jules Cavelier Aux Beaux-Arts de Paris
et celui d'Ilya Repine à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg.
SOURCES
D.R.
La palette et le rêve